Il existe désormais des méthodes et des
outils médicaux permettant de détecter avant la
naissance d’un bébé des éventuelles
malformations morphologiques et de détecter une maladie
génétique ou chromosomique. Ces outils et méthodes
interviennent au cours du dépistage prénatal et
du diagnostic prénatal, notions qui semblent souvent
proches mais qu’il convient de distinguer. Le dépistage
peut être suivi d’un diagnostic mais il n’y
a pas de diagnostic sans dépistage préalable.
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Le dépistage prénatal : définition et examens médicaux
Le dépistage prénatal est l’ensemble des moyens
mises en œuvre par le corps médical pour déterminer
si le fœtus a des facteurs de risques d’avoir une malformation
morphologique ou une maladie génétique ou chromosomique.
Le dépistage prénatal repose sur des examens médicaux pratiqués
par un personnel qualifié qui compare les données médicales
du fœtus à des normes statistiques (que l’on appelle les « centiles » ou « percentiles »).
Ce calcul statique n’a pas valeur de sûreté absolue mais plutôt
de forte probabilité. Le dépistage prénatal, s’il
atteint les seuils statistiques critiques (par exemple, le fœtus a une
probabilité égale ou supérieure à 1/250 d’être
atteint de trisomie 21), un diagnostic prénatal doit alors être
mis en place.
Voici les examens les plus courants du dépistage prénatal :
- les plus courants sont, en France, les 3 échographies
(une par trimestre) qui peuvent être couplé à un
doppler des artères utérines si on veut vérifier
que le placenta est bien irrigué. On vérifie au
cours des échographies les tailles morphologiques du fœtus
(périmètre crânien, périmètre
abdominale, taille du fémur etc…), sa vitalité,
la présence des différents organes en fonction
de son terme, les annexes (placenta, cordon, liquide amniotique…).
Les mesures relevées sont comparées à des
normes en fonction du terme puis on y attribue des centiles.
Avoir un fémur au 50ème centile ou percentile signifie
que le fœtus est pile dans la norme. Pas de panique, seules
les centiles très éloignées ou récurrents
sont signes d’un petit souci fœtal. (pour voir la
Taille et poids du fœtus en fonction de l’âge de la grossesse,
cliquez ici)
- la prise de sang appelé « triple
test » ou
encore « analyse des marqueurs sériques ».
Pratiquée entre 15 et 18 SA, elle analyse les taux de
trois marqueurs sériques : l’HCG (hormone sécrétée
par le placenta), l’œstriol non conjugué et
l’alpha
protéine fœtale, produits par le fœtus. L’augmentation
du taux des deux premiers combinée au faible taux
du troisième, une clarté nucale un peu grande
relevé au
cours de la première échographie sont des indications
pour des recherches complémentaires par amniocentèse.
Le triple test vise à dépister la trisomie 21 et
le spina bifida (défaut de la fermeture du tube neural).
Environ 80% des cas de trisomie 21 et de spina bifida sont détectés
grâce à ce test.
Le diagnostic prénatal : définition et examens médicaux
Le diagnostic de certaines maladies génétiques peut être
fait avant la naissance d'un enfant exposé à développer
la maladie.
Dans quels cas fait-on un diagnostic prénatal ?
- Pour diagnostiquer une pathologie grave pour la santé de
l’enfant, au cours de sa vie utérine.
- Quand le dépistage dit qu’il y a un risque.
- Quand
les parents ont subi un dépistage et un diagnostic
génétique, on peut passer s’ils le souhaitent
directement à la phase de diagnostic, sans dépistage
préalable.
Comment se passe le diagnostic prénatal ?
Schématiquement, le diagnostic prénatal peut être
réalisé par l'analyse de la morphologie du foetus
grâce essentiellement à l'échographie et par
divers examens spécialisés pouvant être réalisés
sur des cellules fœtales, voire sur le liquide amniotique,
recueillis grâce à des prélèvements.
Si on soupçonne un souci, le diagnostic peut être établi
par deux types de méthodes, une méthode non
invasive (elle n’influe en rien sur le cours de la grossesse
ni sur le développement du fœtus), et une méthode
plus invasive mais plus précise. Ce type de méthode
est plus précise car on va directement faire des prélèvements
sur le fœtus et ses annexes avec, en conséquence involontaire,
une fragilisation de la grossesse (le risque de fausse couche suite à l’examen
augmente de 0,5 à 2%).
Quels sont les différents examens du diagnostic prénatal ?
Les examens non invasifs
- échographie à tout stade de la grossesse
- prise de sang spécialisée avec
dosage de certains marqueurs fœtaux qui passent dans le
sang maternel comme l’oestriol, l’alpha protéine
fœtale...
- embryoscopie : visualiser via un embryoscope le fœtus
afin de voir s’il a des malformations (comme les becs de
lèvre)
Ce type d’examen ne peut pas mettre en évidence des
maladies génétiques ou chromosomiques, pour ce faire,
il faudra avoir recours aux examens invasifs afin de pouvoir procéder à l’analyse
du caryotype du fœtus.
Le choix de l’examen dépend du stade de la grossesse,
du praticien et de la maladie recherchée :
- vers 11 SA, l’équipe médicale
procède à l’analyse de trophoblaste appelé encore
choriocentèse (prélèvement des villosités
choriales , excroissances sur le chorion, précurseur du
placenta et enveloppe externe de l’embryon) chez la maman
ayant déjà eu un enfant atteint d’une maladie
génétique, chromosomique ou d’une malformation
ou si elle ou l’un de ses proches souffre d’une pathologie
particulière. Pour les maladies génétiques
dont le diagnostic prénatal repose sur l'étude
de l'ADN (biologie moléculaire), l’analyse du trophoblaste
est préféré aux autres prélèvements,
en raison du terme relativement précoce où il peut être
réalisé.
- Entre 15 et 19 SA, l’amniocentèse consiste à prélever
sous contrôle échographique un peu de liquide amniotique
car il contient des cellules du fœtus, en vue de l’analyse
de l’ADN.
- à partir de 21 SA, c’est la cordocentèse (prélèvement
du sang du fœtus dans le cordon ombilical) réalisée
sous contrôle échographique. Les globules blancs sont
analysés car ils contiennent un noyau et donc le matériel
génétique du fœtus.
Les conséquences du dépistage prénatal et du diagnostic prénatal
Les conséquences de ces techniques sur le fœtus et
sa mère sont à envisager dès que le dépistage
prénatal est proposé.
Il convient de discuter avec le médecin qui le propose
des conséquences médicales, de ce qui est dépisté,
sur les maladies et malformations dépistées, sur
la vie intra-utérine et la vie post-utérine de l’enfant
avec ces malformations ou maladies. Le but n’étant
pas de s’angoisser mais d’avoir toutes les cartes en
main pour prendre les décisions adéquates à vous, à votre
vie, à votre bébé, « au cas où ».
Accepter le dépistage prénatal convient pour les
médecins à accepter de faire un diagnostic prénatal…à accepter
que la technologie n’est pas sûre à 100%, qu’il
existe de « faux négatifs », que tout
ne peut pas être diagnostiqué…de faire le deuil
de l’enfant parfait et de devoir s’adapter aux circonstances.
Accepter le dépistage prénatal, c’est envisager
avec son compagnon et/ou sa famille proche les conséquences
qui peuvent en découler. C’est apprendre à mieux
se connaître aussi, mieux connaître son compagnon.
Accepter le diagnostic prénatal, c’est envisager
les conséquences :
- un grand stress durant l’attente des résultats ;
- une augmentation du risque de fausse couche ;
- la possibilité de devoir ou pouvoir recourir à une
IMG (interruption médicale de grossesse) jusqu’à la
fin de la grossesse ;
- une chance de pouvoir soigner son bébé in utero
par la chirurgie prénatale ;
- la possibilité de
le faire soigner dès la naissance
dans une unité néonatale spécialisée
pour lui faire bénéficier des dernières avancées
technologiques pour prolonger sa vie, améliorer son confort
de vie et parfois le guérir.
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